lundi 1 octobre 2012

LA VILLA DE NOAILLES ANALYSE




La Villa de Noailles Robert Mallet Stevens 1926-1933   « Un manifeste avant-gardiste »



Présentation générale :
C'est sur un terrain à Hyères, reçu lors de leur mariage, que le vicomte Charles de Noailles et sa femme Marie-Laure décidèrent de construire « une petite maison intéressante à habiter ».
Mécène, avant-gardiste et ouvert aux idées nouvelles, c'est tout naturellement que le couple fit appel en 1923 à l'architecte Robert Mallet-Stevens pour la construire.
 Elle se présente comme une succession de volumes géométriques et fut constamment agrandie au gré de la fantaisie du couple. Le chantier dura de 1926 à 1933. 


Implantation : Sur les hauteurs de Hyères (position dominante) mais en contre-bas du château médiéval. La villa épouse la pente de la colline.
Première réalisation de Robert Mallet-Stevens, la villa est construite sur les vestiges du clos Saint-Bernard (ancien couvent) d’où la présence en sous sol des salles voûtées. Son orientation est nord/sud afin de profiter au maximum du soleil. (l’orientation dans le sud de la France est normalement est/ouest afin de se protéger du soleil)
Elle est entourée de végétation. Présence du parvis devant la villa entouré d’un mur ajouré qui permet de « cadrer » le paysage ( rappel de la forme des pellicules cinématographiques)

La forme :  Un paquebot immobile
La forme initiale possédait un belvédère supprimé après demande de Charles de Noailles à Mallet-Stevens.
C’est une architecture moderne et d’avant-garde pour l’époque. La villa est  constituée de volumes simples et l’agencement des espaces ainsi que leur articulation se veulent les plus  fonctionnalistes possible. C’est un savant jeu de vides et de pleins avec des formes architecturales simples de type cubique qui évolue sans cesse en fonction de la lumière. La maison s'organise selon la pente du terrain pour 'profiter du soleil' . (villa héliotrope)
La villa initiale est composée de cinq chambres, d’un séjour et d’une salle à manger. Il répond au soucis hygiénistes de l’époque, chaque chambre possédant une terrasse et une salle de bain et fonctionnaliste (le mobilier est incrusté dans l’architecture). Chaque pièce possède une horloge reliée à un unique mécanisme. (tous le monde possède ainsi la même heure!)
Toute les pièces à vivre sont au Sud, les espaces de circulation au Nord. Si aucun décor ne vient s’ajouter aux volumes cubiques, l’édifice est soumis à un rapport de proportion et de rythmes. Il y a un parenté avec l’architecture néo-plasticienne du groupe  néerlandais De Stijl

Les matériaux :  Malgré le souhait de l’architecte, la construction qui débute en avril 1924, exclut le béton armé, les entrepreneurs hyèrois ne maîtrisent pas cette technique. Ce sont donc des murs en briques recouverts d’un crépi.
L’intérieur : La Villa comprend, sur une surface habitable de 1.800 m2, quarante chambres, une piscine couverte, un squash et une salle de gymnastique. (voir images)

Fonctionnalisme :
·         Baies vitrées escamotables dans le sol
·         Mobilier incorporé dans l’architecture (étagère, radiateur, dressing…)
·         Salle d’eau + terrasse pour chaque chambre.
·         Horloge dans chaque pièce avec mécanisme central
·         Puit de lumière pour les escaliers et espace de circulation
·         Chambre d’extérieur pour Charles de Noailles

Les artistes et le mécénat :
Les plus grands artistes de la période participèrent à l'ameublement et la décoration : Louis Barillet pour les vitraux, Francis Jourdain et Pierre Chareau pour l'ameublement, ou encore Henri Laurens et Jacques Lipchitz pour les sculptures.
La Villa eut son heure de gloire d'abord grâce à son architecture même, véritable terrain d'expérimentation des nouvelles tendances, mais aussi grâce aux fêtes organisées par les Noailles où se mêlait l'élite de l'époque et de l'avant-garde. Man Ray, impressionné par le lieu, y tourna le film 'Le Château du dé' et Luis Bunuel y passa un séjour, rédigeant le scénario de 'L' Age d'or'.

Oubli et développements :
L'oubli, la guerre, l'entretien coûteux de la villa et la séparation du couple conduisent Charles de Noailles à céder la villa à la ville d'Hyères après le décès de sa femme en 1970. Abandonnée, pillée, squattée, la maison est menacée de destruction. Son classement comme monument historique dans les années 1980 permet une lente restauration. Aujourd'hui, l'esprit de la maison, à la pointe de la modernité, perdure avec l'installation du centre culturel de Rencontre (arts de la mode, architecture, décoration, design, arts plastiques, photographie...)

Site de la villa :


Reportage :

Photographies :

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