mercredi 6 février 2013

Fiche de lecture L'empreinte au XXeme siècle Marie Christine Poirée



Marie-Christine Poirée, L'Empreinte au XX e Siècle, de la Véronique au Verre Ironique, Éditions l'Harmattan, 1997.

 http://books.google.fr/books?id=yWgpQKxqjd4C&lpg=PP1&hl=fr&pg=PA16 - v=onepage&q&f=true 


L'auteur : docteur en esthétique, sciences et technologie des arts ; ex-professeure à l'université de Paris VIII et de Paris I ; revendique le statut d'artiste peintre.

Thèse de l'auteur : l'empreinte au XX e siècle s'attaque au modèle théologique de la représentation (la Véronique vénérée à Rome) : les empreintes réalisées par les artistes depuis la modernité mettent en avant des procédures, laissent parler la matière et s'opposent ainsi à l'idée de belle forme et de modèle originaire.

Typologie

1- Empreintes par contact direct : gravure, masque, moulage, traces de pas
2-…Les empreintes à distance : photographie, rayogramme…

Idées intéressantes (sous forme d'un recueil de citations) :
" L'empreinte établit une différence fondamentale au sein de la ressemblance. Comment peut-elle etre à la fois une trace et un mouvement, un processus et une forme circonscrite ? Comment peut-elle être à la fois unique et la copie d'un modèle originaire ? "
" L'empreinte se présente comme une pensée de l'altérité et de la différence "
" La recherche de l'imitation parfaite du modèle fait place à la présentation de matrices. Il n'y a pas de modèle imaginaire ; il n'y a que des traces et des répétitions de traces à partir de matrices. " (Warhol, Viallat…)
" L'empreinte permet de penser en même temps la différence et la répétition du meme. "
" Chez Duchamp, l'ombre n'appartient plus à la seule problématique du clair-obscur, elle se fait matrice "
" …l'empreinte devient un espace globalisant qui lie l'homme à l'univers suivant une pensée qui s'apparenterait tant à la pensée présocratique qu'à la pensée extreme orientale : le geste végétal de Penone comme les calligraphies de métal de Richard Serra sont des sortes d'idéogrammes. "
" …l'expressionnisme abstrait : les dépôts de peinture fonctionnent comme empreintes et traces. "
" Elle ( l'empreinte) a pour caractéristique d'être une frontière entre le trait et le retrait, le moule et l'ombre, entre le vivant et le mort, l'humain et le divin, entre le matériel et l'immatériel, l'Occident et l'Orient, la peinture et la sculpture, la machine et le corps… "

" L'empreinte interroge le statut de l'image : la séparation entre l'image comme " pure représentation " et l'indice comme " pure présentation " n'est pas aussi tranchée… "

" l'empreinte est trace d'une absence. " (car trace d'un passage…)
" L'empreinte s'oppose à la scène picturale pleinement achevée, c'est une trace en cours e naissance ou d'effacement( …) en fait , une trace fuyante, en mouvement. Dans l'empreinte, une chose se substitue à une autre. Elle contient une forme qui n'est plus là. "

" Elle a le côté subversif de lever l'interdit du toucher en art en revendiquant le primat de l'haptique sur l'optique. "
" L'empreinte fait tache plutôt que trait. " (à la fois elle a à voir avec le dessin et s'y oppose).

Artistes évoqués par l'auteur :

Duchamp, Michaux, Pollock, Klein, Viallat, Warhol, Jasper Johns, Rauschenberg, Twombly, artistes du body-art : Orlan , Gina Pane, Acconci, Anish Kapoor, Rocha, Witheread, Tony Cragg, Mc Collum, Oppenheim, Serra, Tapies , Robert Morris, Stelarc.



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